lundi 31 juillet 2017

Newport - Cardigan 19,7km

Quand je me suis levée ce matin avec cette bonne fatigue dont une très bonne nuit d'un sommeil sans rêve n'était pas venue à bout, je me suis dit «aujourd'hui, juste tourisme»

Quand je suis descendue au petit déjeuner, Audrey, la tenancière des lieux, me conforte dans mon idée parce que le sentier jusqu'à Cardigan, «that's the hardest part, they say» en faisant de la main le geste monter -descendre.

Quand j'ai quitté le bnb où j'étais, je me suis demandé comment je m'étais débrouillé pour réserver à 3km de Newport, dans la pampa, avec pour seul accès, une route très passante.

Quand je suis arrivée à Newport (3km, donc) je me suis mise en mode touriste- nez en l'air - photographe et je me suis laissée porter par mes envies.

Entrer dans la très jolie petite église au son d'un piano «sorry for the noise but you're welcome» je réponds que le «bruit» d'un piano ne me dérange pas, au contraire, et patati, et patata, je finis par m'y installer au piano (moi qui ne joue jamais devant qui que ce soit), fantaisie de Mozart, petit moment magique...


M'acheter un bracelet (si, j'en avais besoin) dans une expo artisanale, discuter avec un artisan qui passait ces vacances en Bretagne quand il était petit et qui connaît Perros-Guirec.

Trouver derrière l'église une petite échoppe très discrète, me faire une réserve de scones et welsh cakes, we never know.


Faire le tour du marché local.

M'installer en terrasse au soleil sur la place du marché, écrire mes cartes postales et répondre à mon voisin dont je n'ai compris la question qu'à la troisième fois (mais aussi, on me met un voisin Écossais alors que je m'en sors à peine avec les gallois!)



Me décider à regarder comment je pars d'ici puisque ce ne sera pas à pied, me dire que je vais prendre le bus de 14h42, j'ai le temps, je peux descendre au port et prendre un bout du sentier côtier.


Atteindre la plage, ôter mes chaussures, troquer mon pantalon contre mon short, faire toute la plage les pieds dans l'eau et mon canon à la main.


Faire mon midi avec deux scones et deux welsh cakes, enfin mon 14h30 parce qu'avec le méga cooked breakfast que j'ai ingurgité ce matin, la faim s'est fait désirer. C'est n'importe quoi mais c'est super bon.


Croiser une dame qui sent bon la lessive et me dire que, moi aussi, j'aimerais sentir bon la lessive, je lui ferai presque un calin pour prendre un peu de son odeur, puis je me rappelle la pudeur des grands bretons et je m'abstiens.

Quand je suis monté dans le mini bus, je me suis immédiatement assoupie.

Quand je suis arrivée à Cardigan terminus, le chauffeur m'a réveillé, il ne restait que moi dans le bus et je devais faire pitié car il m'a amené le plus près possible de mon hôtel.


16h, beau soleil, je ne peux pas rester sans rien faire. Allez, chemin en bord de rivière jusqu'à Saint Dogmael, église, monastère, on répète Shakespeare dans les ruines, je me pose.


Et puis il faut rentrer, le plus dur! De retour à Cardigan j'ai envie d'un cidre mais si je m'installe quelque part jamais je ne vais pouvoir repartir. Alors je vais jusqu'au Spar, je prends une bouteille, des chips crevettes et du raisin, je remonte mes deux étages et là, un éclair d'intelligence, je l'ouvre comment ma bouteille????
Je descends à la réception pour lui demander s'il peut me prêter un décapsuleur, je ne sais pas dire décapsuleur mais «something to open my bottle», oui!
Et non, il ne peut pas mais je peux descendre ma bouteille, je remonte les deux étages, redescends bouteille à la main, remonte mes deux étages, j'ai plus d'jus mais j'ai du cidre, santé 😉


Au final j'ai marché 19,7km
Demain ce serait bon que je ne fasse rien (sauf peut-être une manucure?) mais j'ai déjà repéré un petit 13km
Hier soir j'ai regardé Dirty Dancing et ce soir je ne trouve rien de nul à la télé. Imaginer que je puisse lire à la place est une erreur...
Je vais être obligée de me mettre au lit 😴
Il est 21h30...

dimanche 30 juillet 2017

Pembrokshire coast path Fishguard - Newport 23km

7h45, I'm off... Non pas que j'ai subitement décidé, à deux jours d'arriver au bout du Pembrokshire Coast Path, de partir tôt, non, juste j'ai checké la météo hier et voilà ce qu'elle disait (ça ne rigole pas ici, la météo c'est du heure par heure, les nuages n'ont plus qu'à suivre et se tenir à carreau)
Avant 9h soleil
Entre 9 et 10h pluie
De 10 à 12h alternance nuages soleil
Entre 12 et 14h, pluie mais avec des nuages plus menaçants que ceux de 10h (ils sont gris, ceux de 9h sont blancs)
Après 14h orage
Avec tout ça, moi, je me suis concertée avec moi même et voici le résultat
J'ai envie de marcher
Je n'ai pas envie de me prendre la pluie
J'ai 18km à faire (enfin, il paraît)
Je me réveille tôt
Je n'ai donc qu'à me bouger pour démarrer vers 8h ainsi, peut-être, arriver vers midi.

7h45, I'm off, direction Newport par Dinnas Head. Je pars d'un bon pas, aucun nuage à l'horizon, je me demande d'ailleurs comment il va bien pouvoir pleuvoir à 9h. Je garde les yeux rivés à la montre, comme si je m'attendais à me retrouver avec un gros nuage au dessus de ma tête à 9h pile! Ben oui mais moi on me dit 9h, c'est 9h 😊

Ça n'a été ni 9, ni 10, ni 11h. Enfin si, un peu avant 10h quand même. Au km 9 je vois un nuage se déplacer assez rapidement, très gros et très gris, il pleuviote juste, je décide de ma la jouer Welsh girl et de ne pas sortir l'attirail de pluie. Au km 9,62, la Welsh girl se grouille de sortir sa cape parce que ça tombe super fort et qu'elle n'est pas née étanche. Le vent, la cape, tout ça vous connaissez maintenant, ni simple ni pratique.
Au km 9,65 (véridique), la pluie cesse, tout ça pour ça!

Sinon, après, sur le chemin, RAS, nada, tout se déroule comme un beau jour ensoleillé, Laura Ingalls est de retour, elle n'en peut plus de s'extasier et de s'arrêter dans toutes ces belles criques.

Voici les raisons de mes «oh» et «ah» de la matinée, c'est une petite partie des photos prises en faisant le tour de Dinnas Head








Et de l'autre côté, magnifique vue sur Dinnas Head (c'est l'avancée de terre)


J'ai tellement pris mon temps en m'arrêtant ici pour me tremper les pieds dans l'eau glacé, là pour admirer la vue, que je n'ai pas vue les heures filer et que je me suis un peu fait avoir... Au km 17 vers midi, heure à laquelle j'aurais dû arriver, je vois bien que la baie de Newport que j'aperçois n'est pas à 1km, et je vois bien aussi que la pluie annoncée pour midi a suivi le timing, elle est forte, et froide, et pleine de bourrasques, mais elle est aussi brusque qu'elle est courte, très pratique pour la gestion de la cape de pluie, parce qu'évidemment quand elle cesse, la pluie, un beau soleil prend sa place, le plaisir des randos de bord de mer...

Allez, je suis au 20ème km, port de Newport en vue, je vais pouvoir m'installer pour grignoter un bout (comprendre : finir les spaghettis bolo d'hier soir, dans lesquelles j'ai mis tellement de fromage que j'en ai cassé ma fourchette)

L'arrivée sur Newport
Le petit port de Newport
Je me fais chasser de ma pause déjeuner par une méga averse que je n'ai pas du tout vu venir, j'ai la tête «miles away» et je suis très occupée à engloutir mes pâtes. En quelques secondes je suis trempée, j'ai juste eu le temps de protéger l'appareil photo et de courir. J'atterris à l'abri des toilettes 50 mètres plus loin à faire sécher la cape, ma tête, mon coupe vent, mon Tshirt... sous le séchoir à mains!          

En sortant, j'en ai marre et j'ai froid, je me dirige vers mon toit du soir, encore trois km et j'y suis, yes, je me rêve un lit deux places où je vais pouvoir s'étaler, ras le bol des lits en 90!                  
A la réception, qui est aussi le bar, j'impressionne deux piliers accrochés à leur bière qui n'en reviennent pas que j'ai fait la route depuis Fishgard à pied. «you did a good job» qu'ils me disent, entre autre chose mais le reste je n'ai pas tout compris, leur accent était très très très prononcé, trop pour moi. En tout cas ils sont contents que j'aime leur pays, ça j'ai compris.                                    
                          
L'entrée du bnb, impressionnant, non?
Après c'est la routine qui se met en route, douche brûlante, thé très chaud et bien sucré, lessive, farniente, repos, lecture, pensées qui s'envolent, étirements, je réfléchis un peu à demain, la météo est bonne, je vais me sentir obligée de faire les 25km prévu, je m'étais pourtant faite à l'idée qu'il ferait mauvais et que je serai obligée de prendre le bus

Je voudrais un massage des dessous de pieds, mais impossible de trouver un masseur un dimanche.

C'est officiel, mes chaussures ne sont plus étanches après l'épisode de vendredi. Vu qu'il n'y a pas de drying room ici, je crains de devoir les sécher au sèche cheveux. Ça va occuper ma soirée...

J'ai finis tous mes Welsh cakes, la faute à toutes mes pauses de ce matin. Dommage, là maintenant tout de suite, j'en aurais bien mangé un 😢

Je ne vais pas faire long feu ce soir... Je ne peux pas me coucher maintenant sinon je serai debout à 3h du mat', et pourtant... En plus ici le petit déjeuner n'ai qu'à 8h30, ça me ferait 5h à attendre, ouhlà impossible, ce serait trop dur!

Mes copines du jour, je travaille à ma propre thérapie (toujours derrière une clôture, s'entend)


samedi 29 juillet 2017

Strumble Head - Fishguard 17km

Temps dégagé au réveil, petit soupir de soulagement. Quand je dis temps dégagé, n'allez pas imaginer beau ciel bleu façon côte d'Azur, nuages absents, kss kss des cigales, non, c'est un temps dégagé façon pays de Galles dont je vous parle, là où dégagé = pas de pluie, c'est déjà ça de pris.

Hier soir j'ai décidé de transformer les 32km initialement prévus par 12, je ne ferai que la portion Strumble Head (où je me rendrai en bus) Fishguard. Bien m'en a pris puisque les 12 annoncés étaient en fait 17 et je n'ai pas fait de détours...

Strumble Head, je suis obligée d'y aller, y'a un phare 😊
What else?

Comme je n'ai pas beaucoup de chemin à faire, je prends mon temps, je marche le nez en l'air, je ne croise personne sur ma route, je trouve un sentier qui semble descendre jusqu'à la mer, je l'emprunte, quel calme là en bas, le ressac et les mouettes, je me pose, j'observe je ne sais combien de temps un phoque qui fait sa vie, plongeon, surface, plongeon, surface, j'avais oublié que ça faisait autant de bruit en soufflant un phoque!
Mon hyper tranquillité est mise à mal par une petite famille qui a eu la même idée que moi, allez, je lève le camp, on discute un moment quand j'arrive à leur hauteur, la compréhension du gallois est presque parfaite 😉

Le truc qui dépasse à gauche c'est le phoque

La pause déjeuner se fera au milieu de la bruyère, au bout d'une arête de terre avancée dans la mer, je me cale à l'abri.du vent.

Ajouter une légende
Mes provisions étant arrivées à leur fin (deux tranches de pain et trois penguins, ça pouvait le faire mais ça ne va pas ensemble), j'ai pris un lunch pack à l'auberge, je crois que j'en ai pour deux jours, j'aurais dû leur dire que je ne faisais plus 32km!

Découverte du lunch pack

 Voilà, après j'ai continué ma vie de marcheuse tranquilou, sans urgence, je suis arrivée à Fishguard, enfin je croyais être arrivée puisque j'en étais à 12km et que j'avais atteint un port, j'ai donc pris tooooout mon temps, fais quelques courses, trouvé un thé à emporter (pas bien difficile ici, le plus compliqué à été de comprendre le fonctionnement de la machine, d'ailleurs je ne l'ai pas compris toute seule, j'ai dû héler la première personne qui passait pour qu'elle m'explique), trouvé un bout de plage d'où admirer des triathlon-men sortir de l'eau et attaquer la course, ça m'a pris du temps, c'est qu'ils étaient nombreux!

J'ai fini par réellement arriver à Fishguard, j'ai visité un peu, suis rentrée dans la, au moins, 1000ème église du périple, vu trois «burial chambers» de 5000 d'âge pour rattraper celle d'hier disparue dans le mauvais temps, fait les boutiques, du moins celle encore ouvertes, c'est que ça ferme tôt le samedi, j'ai quelques spécimens en photo, ça vous donnera une idée de la ville.

Burial chamber




vendredi 28 juillet 2017

Trefin day off

Il pleut, il pleut, il pleut, il pleut...
A croire que j'avais prévu cette moche journée puisque j'avais réservé deux nuits ici. Riche idée vu les intempéries!
Même si au départ j'avais prévu de prendre le bus jusqu'à Strumbled Head et revenir par la côte, un petit 20km qui m'aurait maintenu en forme. Mais mon corps réclame du repos et a tout le temps faim (incroyable, impossible de me rassasier!), alors j'ai écouté mon corps : rien fait et manger.

Matinée en intérieur donc, petit dej très tôt (eh oui, la faim m'a réveillée) pour remonter dans ma petite chambre hyper lumineuse, une tasse de thé à la main et la ferme intention de ne rien faire sauf lire. Avouez, l'endroit s'y prête, c'est à croire qu'ils me connaissent ici, j'ai une chambre décorée avec des globes et des livres


Quand même, sur les coups de midi, je lève la tête et avise un bout d'éclaircie, je pars en léger, pas, de sac, cape de pluie et appareils photo.
Ce n'était pas réellement une éclaircie... voire pas du tout, j'ai eu la berlue mais j'ai tenu bon, je suis allée jusqu'à Abercastell pour voir Carreg Sampson, une tombe néolithique de 5000 d'âge, 4km sous une pluie battante pour rien, monument introuvable. Je n'ai pas non plus cherché des heures...



S'en sont suivis 4km sous cette même pluie battante, mais mieux cette fois, parce que le vent de face, c'est mieux, non? Ça plaque la cape au corps et permet de la rendre perméable, top, j'ai adoré! J'ai le pantalon mouillé jusqu'au genoux et mes chaussures se sont fait une petite réserve intérieure d'eau de pluie, je fais un petit bruit de succion à chaque pas, tchouinc tchouinc qu'elles font mes chaussures, comme Agnan quand il a marché dans une tartine de confiture (je vous laisse trouver la référence!)


Retour au bercail, je passe direct par la case «drying room», j'aurais pu m'accrocher toute habillée au dessus du radiateur 😉, puis douche ultra chaude, lavage du pantalon (n'en ayant pris qu'un, c'est pratique), thé et retour à la case fauteuil du matin, lecture.

Eh, j'aurais quand  même marché 8km, pas vu la tombe, lu un livre et mangé quasiment toutes mes réserves qui étaient déjà bien maigrelettes à l'arrivée, et pas d'épicerie, enfin si mais à 1,5 miles, et là, ressortir...
Heureusement il y a le placard «free» qui m'alimente!

Sur la route des copines vaches (derrière une clôture, of course), très jolies avec de longs cils blancs, qui ont vite compris mon attirance pour elles puisqu'elles m'ont suivi tout le long du champ.


jeudi 27 juillet 2017

St Julinians - Trefin 25 km

9h, je suis prête mais mes logeurs ont disparu, j'ai frappé à toutes les portes, personne ne répond, je fais quoi, je pars comme une voleuse?

9h50, j'attaque le chemin, fait pas chaud chaud mais j'ai bon espoir, les autres jours le soleil s'est levé vers 11h, j'ai anticipé, j'ai déjà mis le short.

10h25, arrivée à Whitesand, vue bouchée, je pense que par beau temps c'est beau, je laisse faire mon imagination, oui, je confirme avec un ciel bleu, c'est beau.

Whitesands

11h, je marche nez au vent la tête vide, en mode ravie de la crèche «c'est trop beau, c'est trop bien, je suis super bien», Laura Ingalls traversant sa prairie et qui ne tient pas compte de la petite goutte qui lui tombe sur la main, presque «trop mignon il pleut», et Laura ravie de la crèche s'essuie un grain qu'elle n'a pas vu venir; portant les signes était là, gros nuages, fort vent qui se lève, mais bon, elle était trop bien pour voir quoi que ce soit et le temps qu'elle sorte la cape de pluie qu'elle n'avait pas rangé à portée de main, sinon trop facile, je vous laisse imaginer...



11h12, le grain est passé, j'ai faim, mon ultra light petit déjeuner est loin, je m'arrête pour enlever l'attirail de la parfaite Laura sous la pluie, je me pose pour manger une barre de céréales retrouvée hier dans la poche gauche latérale de mon sac à dos, je pense qu'elle date du GR221, elle est tout émiettée et un peu sèche mais elle me rassasie un peu avant de transformer mon estomac en un trou béant qui crie famine. J'aurais mieux fait de ne rien avaler...



11h30, j'ai toujours faim mais je ne veux pas m'arrêter avant d'avoir fait la moitié plus 1km du chemin prévu aujourd'hui, c'est psychologique, je ne peux pas avoir plus de km à faire l'après-midi que le matin. Je me suis fixé max 13h et 12km puisque je devais en faire 22.



12h26, je le vois le petit raidillon qui me nargue à flanc de colline là bas. Et si je m'arrêtais avant? Non non non, repartir sur une montée c'est trop dur et je n'ai pas atteint les 12km, arf, je m'y attelle donc.

12h35 deuxième grain, mais là, exit Marie Ingalls dans sa prairie, je l'ai senti venir (on ne m'a pas comme ça deux fois!), je dégaine la cape de pluie, l'enfile tant bien que mal, 💀💀💀 de vent, allez, go, je suis prête

13h, j'ai passé la colline, je l'ai même redescendue, il fait froid et j'en suis à 11,870km, tant pis je m'arrête.



13h17 j'ai trop froid j'écourte, de toute façon j'ai tout mangé

13h30, le revoilà le soleil, depuis ce matin je suis sur un chemin up and down, plus up que down d'ailleurs, c'est dingue j'ai l'impression de toujours monter et d'à peine redescendre, j'aurais dû le faire dans l'autre sens ce sentier côtier.

14h12, j'arrive à Abereiddy, je prends un thé au food truck, je m'installe sur la plage pour le boire et admirer les surfeurs.



15h30 j'atteinds l'adorable petit port de Porthgay, je m'installe sur un banc au soleil, j'ai le temps je profite


16h30 les deux derniers miles sont ok, je suis arrivée à mon point de chute. Il fait toujours beau, je m'octroie un temps de sieste sur la plage de Trefin. Enfin, un temps de repos car à côté de moi se sont installées deux petites espagnoles et leur maman et elles sont très très très heureuses d'être là...


18h30 suis douchée, shampoinée, la lessive est étendue, j'ai mal à toutes mes jambes et tous mes dessous de pieds, j'avais commandé un masseur pour l'arrivée mais je pense que son GPS n'a pas dû trouver Trefin

19h en face de la chambre 1 - la mienne - il y a la chambre 3 - celle de deux petites espagnoles et leur maman qui sont très très très contentes d'être là - . Lucky me!

20h j'ai mangé, je m'installe dehors pour une pause cigarette/ yogi tea à la rose/ chocolat au caramel... Oui je fume des fois en vacances, mais que des substances licites, rarement plus de 10 par an et toujours après une bonne journée d'effort physique...

21h, right now, je vous souhaite bien la bonne nuit, les beaux rêves itou itou, moi je vais essayer de lire trois lignes avant de m'écrouler sous le poids du sommeil. Elle ne fait plus trop la maline, Laura Ingalls...

21h02 je ne relis pas, je vous laisse chercher les fautes 😊



Solva - Saint David's 12km

Mardi en marchant tous ces km sous un soleil radieux j'ai vraiment regretté de ne pas pouvoir me poser là - tous ces endroits propices au bivouac, herbe tendre, vues sur la mer - y passer l'après-midi, attendre le soir, voir la nuit descendre, m'installer, ne pas trop dormir (tous ces bruits inconnus!), me réveiller en plein air...

Ce matin au réveil, en voyant par la fenêtre la pluie tomber ardemment et le vent coucher les branches, envolée les regrets!
 BBC weather annonçait de «light rains» in the morning. Quand je vois ce qui tombe, je n'ai pas très envie de savoir ce que signifie les «heavy showers» visiblement prévues jeudi matin 😊

Un plan B s'impose, je l'avais déjà imaginer après avoir rencontré hier soir quand dans la drying room m'a assez brusquement adressé la parole pour me demander si je savais quand le mauvais temps allé arrivé. Ben non, mes connaissances en dame météo galloise ne s'étant pas encore envolée révélées, je ne sais pas.

Mais si elle demande, c'est que quelque chose se prépare. Alors oui je prendrai le bus un bout de chemin et terminerai à pied, même si au moment de quitter mon gite la pluie a cessé, j'aurais pu le faire finalement, mais mon corps me dit que 10km contre 24, c'est bien pour lui aussi, il est un peu fatigué et aimerait profiter d'une journée tranquille.
Et comme il faut toujours écouter son corps, je roule jusqu'à Solva. Une bonne expérience d'ailleurs, de prendre le bus, ça permet de voir d'autres paysages, de s'arrêter en pleine route attendre que le pêcheur que le conducteur klaxonne réagisse, mais il est moin et n'entend pas, ça a duré un moment cette histoire!

Solva est un magnifique et incroyablement petite village, je déambule, m'attaque à un fish and chips presque aussi gros que moi, puis prend la route sous le soleil revenu. Je n'ai aucunement chaud en pantalon et Tshirt manches longues...




 Promenade de fin de journée dans Saint David's, je suis tombée amoureuse de la cathédrale, je reste bien une heure sur un banc en hauteur à l'admirer, je me décide à y entrer quand j'entends quelque notes de piano, je ne peux y résister... Il y a un concert ce soir, l'accord est au travail, ça ne serait pas Sibellius au programme je me serai offert la place.



mercredi 26 juillet 2017

Dale - Broad Haven 27km

Mardi 26 juillet (je rattrape toujours)
Une journée comme je les aime, beau temps, paysages de dingue, kilomètres qui s'enchaînent, rencontres sur la route, short talks et ça repart...
Jusqu'au km 19km tout fût parfait, après j'en avais marre!

Que dire de plus? J'ai admiré Marloes Sand un bon moment, assise en bord de falaise, juste le cri des mouettes et la caresse du soleil;

Marloes Sands

Arrivée à Martin's Haven à 11h, j'espérais y trouver un petit sandwich car mes réserves sont maigres, non tant pis, je continue ma route;
Je me suis assise face à Musselwick Sands pour me substanter, une boîte de maïs (ben oui, c'est la chose que j'ai trouvé dans la minuscule épicerie de Dale, c'était ça ou 1k de pâtes, la boîte de maïs m'a paru plus légère, pas idéale mais plus légère), deux mini tranches d'un truc qu'ici on appelle jambon, un pinguin et ma dernière pompote pomme-passion, j'avale tout ça, ça me cale;



Me relever après ma 1/2 de pause a été compliqué, comme si d'un coup mes hanches et mes jambes étaient indissociables, du style si je veux regarder à gauche, pivoter m'est impossible, tout le corps doit s'y mettre, et tourner d'un bloc;
Face à Tower Point j'en ai marre, je m'arrête pour regarder la carte (toute une histoire ça aussi, pour éviter 200g de plus, j'ai téléchargé les deux cartes utiles pour ce périple, jusque là tout va bien... c'est quand j'en ai besoin que ça se complique, car, explication : quand je veux les consulter, il me faut poser le sac à dos, ouvrir la poche du haut, attraper la tablette, sortir les lunettes -eh oui, l'âge!- chausser les lunettes, tourner le dos au soleil, faire de l'ombre avec ce que je peux pour arriver à distinguer l'écran... vive la bonne vieille version papier, qui ne se plie jamais comme on veut, que le vent emporte, qui se déchire au bout de trois jours et qui ne se replie jamais comme il faut) donc je m'arrête, je fais tout ce que je viens de décrire et je me rends compte qu'il me reste 8km.
Zut, je croyais être tout près, il va falloir que je me motive, oh un château, oh st Brides Haven, je me pose et trempe mes pieds dans l'eau, oh une église, oh un panneau de rando qui donne pleins de direction mais pas la mienne, oh la mer, oh des plages, oh un bateau rouge qui relève ses casiers,



oooooooh Little Haven, ça veut dire que j'y suis presque, cool, il me paraît tellement lourd mon sac alors qu'il est plus léger qu'en partant, je veux le poset!
Little Haven donc, une méga glace pas très goûteuse que j'avale goulûment, le maïs, ça a beau être plus léger qu'1k de pâtes, ça ne tient pas trop au corps.
Après c'est vitesse d'escargot pour traverser les deux plages, pieds dans l'eau, chaussures à la main, tête vide...
Je suis arrivée à Broad Haven, comme je ne pense qu'à manger je rêve de poulet à la crème avec du riz, l'épicerie est sur ma route, je prends de quoi en faire pour 15, enfin pour plus que moi toute seule, j'arrive à mon gite, je pensais partager un dortoir de 6, je suis toute seule dans un dortoir de 6, chouette, je vais pouvoir m'étaler, faire du bruit, passer trois heures sous la douche, me lever tôt...

J'avais réussi à revenir du GR221 mallorcais (mallorcain?) et du canal du midi sans moches marques de bronzage, il m'aura fallu juste une journée sous le soleil gallois pour les avoir toutes, les chaussettes, le short, les manches, le décolleté (le pire, j'ai oublié de lui mettre de la crème) et, surtout,  le must, le nez avec une très belle marque qui fera certainement des envieux(ses) à mon retour...

Certitudes du jour
Celui qui dit qu' un sentier côtier c'est facile et sans relief parce que ça suit les côtes et que les plages sont plates est un menteur (ou n'a jamais mis les pieds sur un sentier du littoral gallois)

Pembrokshire coast path Mildford Haven - Dale 17,5km

Journée du 24 juillet (je rattrape mon retard!)
En ouvrant les rideaux ce matin le grand soleil et le ciel bleu m'enchantent.  Il est 6h45, j'ai comme d'habitude un peu de temps avant le petit déjeuner et surtout très faim. 😉
Aujourd'hui, je marche jusqu'à Dale, tout petit village de bord de mer, et je me donne deux objectifs :
1 - Passer Sandy Bay à marée basse afin d'éviter les 6 miles de détour obligatoire à marée haute. Je consulte (http://tides.willyweather.co.uk/wl/pembrokeshire/sandy-haven.html) marée basse à 14h, ça devrait être possible!

Sandy Haven à marée basse



2 - Arriver à Dale vers 13h, 14km à faire, c'est possible, me poser en terrasse du pub sur le port et commander une «soup of the day», ça me rappellera les Hebrides! Le truc c'est que je ne sais pas s'il y a un pub (ce serait quand même étonnant qu'il n'y en ait pas, non?), encore moins une terrasse mais c'est sûr, il y a un port.

J'ai passé Sandy Haven à marée très très basse, il est à peine 11h, dans deux heures je suis en terrasse.

Au fur et à mesure de la marche, l'envie de soupe se transforme en un besoin d'un truc copieux qui tient au corps, j'accélère. Je vois Dale là-bas au moin, midi, je peux y arriver... Mais c'était sans compter cette immeeeeeeense plage à traverser! Pour coller au timing je décide de ne pas en faire le tour et d'aller tout droit. Quelle riche idée j'ai eu là! Me voilà au bout d'une dizaine de mètres m'enfonçant dans la vase jusqu'au tibia, qu'à cela ne tienne, je vais ôter mes chaussures, hein, puisque je suis dans une journée de riches idées, là je m'enfonce jusqu'à mi-mollet, avec la vase qui me passe entre les orteils, un vrai plaisir, ok je fais demi-tour, ça me prend un temps de dingue, je traverse en plus des lits d'algues certainement full of crabs, je ne veux pas le savoir et je ne ferai pas de speech sur ma crabophobie, celle-là, même avec toutes les thérapies du monde, elle ne guérira pas, il vaut mieux éradiquer les crabes de l'univers, de toute façon ça quoi ça sert?
Bref, j'ai mis tellement de temps pour finalement passer cette plage qu'arrivée au bout j'en suis déjà aux 14km qui devait être ma distance finale, je suis toute faible des jambes, alors je mange un pauvre sandwich assise sur des galets, c'est nul.

3km plus loin m'accueillera le petit port de Dale, son pub et sa terrasse.... j'y ferai mon dîner, à l'intérieur, of course 😉

Dale plage


Et pour la dernière aventure, je me dirige vers 16h vers mon toit du soir, Allenbrock, un coquet cottage un peu kitch et très fleuri, le jardin comme la déco (suivez donc ce lien pour vous faire une idée http://www.allenbrook-dale.co.uk/), la propriétaire est très étonnée de me voir
J'arrive trop tôt lui demande-je?
Non, mais j'ai une réservation pour le 24 août, me répond-elle
Oups, pense-je, me voilà bien, où vais-je trouver un lit dans ce minuscule village?
Never mind, reprend-elle, we've got plenty of rooms.
Mais pour la salle de bain, il faudra que je partage le leur (je ne vais pas faire la difficile), quand la porte est fermée c'est que nous l'utilisons, le reste du temps nous laissons la porte ouverte.
Elle aurait aussi donné cette consigne à son mari, c'aurait été chouette, ça m'aurait évité de m'y pointer à 7h30 (porte ouverte, bien sûr) et de l'y trouver. Heureusement, il était vêtu, et moi aussi!

Ma chambre à Allenbrock